Prescription des vasoactifs
recommandations et références médicales 1995 ANDEM/ANAES
L'artériopathie oblitérante des membres inférieurs est d'origine athéroscléreuse dans 95 % des cas. La prévalence de la claudication intermittente varie selon l'âge, le sexe et la localisation géographique de la population étudiée. Dans les pays occidentaux, elle est évaluée globalement à environ 0,3 % dans la quatrième décennie, 2 à 3 % dans la sixième et 5 à 7 % dans la septième. Elle est plus importante chez l'homme que chez la femme.
Au cours de l'ischémie d'effort, le groupe a remarqué les difficultés qu'il y avait à juger les essais thérapeutiques chez les claudicants car le critère de jugement principal utilisé dans ces essais : distance initiale et globale de marche sur tapis roulant (méthode de référence jusqu'à présent recommandée), est d'une pertinence indéterminée.
Malgré ces difficultés, le groupe a estimé que les "vasoactifs" ayant obtenu l'AMM pour le traitement symptomatique de la claudication avaient démontré une efficacité sur la symptomatologie fonctionnelle des claudicants, jugée sur tapis roulant. Ils ont donc actuellement leur place au sein du traitement de l'artériopathie au stade II.
Au stade d'ischémie permanente, l'accord professionnel du groupe a suggéré que les formes injectables des produits ayant obtenu l'AMM dans l'indication des manifestations douloureuses des artériopathies en poussée ischémique, exerçaient un effet antalgique utile à ce stade de l'artériopathie mais n'avaient pas d'efficacité démontrée sur la cicatrisation et/ou le pronostic.
Le groupe a discuté du caractère encore limité des preuves concernant l'efficacité de l'ensemble des "vasoactifs" à ce stade de l'ischémie sur l'ensemble des critères étudiés (nombre d'études, échantillons faibles). A ce stade, la place des "vasoactifs", doit être intégrée dans une démarche thérapeutique incluant la prise en compte de la dimension souvent polyartérielle de ces malades.
Dans l'état actuel du niveau de preuve scientifique, l'indication des "vasoactifs" dans l'ischémie permanente reste limitée à l'obtention :
Il n'existe aucun intérêt démontré à associer deux "vasoactifs" (ou plus) dans la seule indication de l'artériopathie.
Le groupe de travail ne voit pas la nécessité de changer une prescription antérieure comportant un "vasoactif" prescrit dans une autre indication que l'artériopathie, lorsqu'un traitement vasoactif est instauré par une artériopathie oblitérante des membres inférieurs.
Le groupe insiste sur le fait que, le type de malades, vasculaires, souvent âgés, polymédicamentés, concerné par la prescription des "vasoactifs" doit inciter le praticien au plus grand discernement dans ses prescriptions.