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Albert Capino
lundi 26 janvier 2009
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Après plusieurs journées de violence, les services de secours comptent les victimes et constatent les dégâts. Nombreux sont les enfants parmi les morts, les édifices détruits, et le gymnase d’une école est effondré. « C’était affreux », a témoigné un parent cité par une agence de presse à propos du gymnase.
« On a entendu un bruit énorme et nous avons tout de suite pensé que le toit s’était effondré. Mais lorsque nous sommes allés voir, la toiture de l’annexe s’était littéralement envolée et les murs s’étaient écroulés ».
Une vingtaine d’enfants se trouvaient dans le bâtiment au moment des faits, selon les autorités locales. Quatre enfants de neuf à 12 ans appartenant à une équipe de baseball junior ont péri. Huit personnes ont été blessées, dont six enfants.
Deux autres adultes ont été tués : une femme, alors qu’elle marchait dans la rue, et un homme dans le Nord de la région.
Ce n’est pas une opération militaire dont il s’agit, mais des effets de la tempête en Catalogne, dans le Nord de l’Espagne, relatés par une dépêche d’agence.
Les termes sont tout aussi forts pour décrire la situation dans le Sud-Ouest de la France. Un préfet est même allé jusqu’à parler de « zone de guerre ».
Les medias rivalisent de surenchères pour provoquer des sensations fortes.
La mort, la désolation, sont désormais devenus des éléments à part entière dans les nouvelles qui alimentent notre quotidien, sans lesquelles on pourrait croire que les journalistes vont pointer au chômage.
Un peu de pudeur, de sobriété priveraient-elles nos professionnels de l’information de leur gagne-pain ? Ou bien cette injection régulière d’adrénaline leur monte à ce point à la tête qu’ils ne pensent plus qu’en termes d’audience ?
À la lecture des excès contenus dans les dépêches, on serait tenté de le croire. Le rédacteur d’un hebdomadaire m’a dit un jour : « ce n’est pas nous qui faisons monter la sauce. C’est le public qui en redemande ! ». Sommes-nous devenus à ce point dépendants de notre dose journalière de malheur ? Avons-nous tant besoin de l’infortune des autres pour nous rassurer sur notre propre sort ?
Mais voici notre journaliste tout à coup bien démuni. Dans le cas d’une tempête qui balaie plusieurs pays, une « catastrophe naturelle » : à qui peut-il s’en prendre ? Qui devra rendre gorge ? Quelle instance internationale pourra bien être saisie ?
Je crains fort que les victimes ne puissent s’en remettre qu’aux assurances. Même si l’indemnisation risque de se révéler « disproportionnée » face à la violence déchaînée des éléments, pas question ici de désigner un coupable. On ne peut s’en prendre qu’au ciel qui, comme chacun sait, a bon dos. La météo avait prévenu et ne ferait qu’un piètre bouc émissaire. Alors qui ?
Pas moyen pour mon rédacteur à la petite semaine de « lier la sauce » cette fois-ci. Quelle plaie : il y en a qui vont encore s’en tirer à bon compte !
À moins que… attendez un peu : plomb durci, plomb fondu … Mais oui ! Voilà : la tempête a fondu sur l’Europe comme une « coulée de plomb » ! Toujours les mêmes, hein ?
A.C.
PS : à propos d’intempéries, l’OTAN est plutôt couvert en ce moment chez nos amis de la télévision belge. La purée de pois aurait-elle remplacé les frites, au point de les rendre aveugles ?
http://alainlegaret.blogspot.com/2009/01/pauvre-belgique.html
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