Les douleurs persistantes sont souvent un défi : le thérapeute et son patient cheminent en l’absence d’explications. De multiples obstacles freinent leur progression, tant sur le plan psychique (risque de blocage ou de décompensation) que sur le plan contextuel (tensions relationnelles et sociales au sujet de la perte de capacités du patient). Pourtant, la persévérance, associée à une certaine souplesse, peut apporter peu à peu des bénéfices : la douleur perd sa place centrale, les sensations et les affects se redéploient, le jeu relationnel se diversifie. La constance du thérapeute, son regard sur ses propres sentiments et son attention aux multiples déterminations agissantes portent souvent leurs fruits.